Des agents qui traquent en mode police !

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Fusillades à répétition et trafic de stupéfiant : Bruxelles est en proie à une criminalité sans précédent. Une criminalité débridée, qui semble ne plus avoir peur de rien. Et, c’est devenu un lieu-commun, le parquet de Bruxelles est débordé. Bruxelles-Mobilité table donc sur une « milice verte » ! Désormais, les agents assermentés ne se contenteront plus de soulager la police en contrôlant la charge des camionnettes ou les licences des taximen. Aaah oui, vous pensez qu’ils iront sauver la veuve et l’orphelin ? Non ! Mieux, ils vont pouvoir contrôler vertement tous les usagers de la route :  la conformité du bruit moteur, la bride effective des deux roues et autres fantaisies du genre… Et parce qu’il faut prouver qu’on ne rigole pas avec un échappement libéré, les voilà habillés d’un uniforme spécifique, motorisés et surtout… armés ! Voilà la réponse sécuritaire de la ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Groen) et du gouvernement bruxellois. La contre-productivité est inédite !

Une déresponsabilisation politique

Tableau dressé, certains crimes restent honteusement impunis et les auteurs courent dans la nature, quand ils ne s’enfuient pas en trottinette après avoir blessé grièvement des passants à coup de Riot Gun ! N’allez toutefois pas croire que ces fusillades et autres méfaits dont les médias en font leur chou gras sont une priorité pour le politique. A tous les niveaux de pouvoirs, on se renvoie la balle. Rudi Vervoort avoue dans les colonnes du journal Le Soir qu’il « manque 20% des effectifs à Bruxelles », tout en pointant la responsabilité du fédéral et du ministère de l’intérieur ! Et bien entendu, au Fédéral, c’est la gestion bruxelloise qui est, entre les lignes, remise en cause, pour ses mauvais choix budgétaires.

Du goudron et des plumes

Alors que plusieurs bourgmestres plaident pour une PJF Bruxelloise refinancée, Elke Van den Brandt a trouvé la solution : une quarantaine d’agents - ayant suivi 400 heures de formation, équipés d’un uniforme spécialement dessinés pour eux, armés et motorisés – vont pouvoir traquer les « bandits de la route » ! Plus fondamental pour les automobilistes : il n’y a plus uniquement les professionnels qui seront contrôlés, mais tous les usagers sans exception. C’est la priorité absolue ! Le gouvernement bruxellois a donc dégainé un arrêté pour autoriser une « milice verte » qui pourra directement poursuivre les bruyants malfrats, spray au poivre (vert, on suppose), matraques et menottes au poing. Et avec perception immédiate, s’il vous plaît bien !  Yep, vous avez bien lu. Faites le calcul du budget nécessaire à la mise en place de ces troupes. Voilà la priorité sécuritaire du gouvernement bruxellois. Alors, on argumente : l’argent des perceptions viendra renflouer les caisses. Aaah oui ?

Renflouer les caisses à qui ?

Si le Conseil d’Etat valide cette nouvelle « milice », plusieurs questions se posent. De quelle autorité ces « contrôleurs » dépendront-ils, la police ou la Mobilité ? Où ira l’argent des perceptions immédiates, à la police ou à la Mobilité ? Et si le contrôle tourne mal avec ces vrais « faux policiers » (exemple refus d’obtempérer), quels pouvoirs auront-ils ?

Pour Thierry Belin, secrétaire du syndicat national du personnel de police (SNPS), on est dans le flou artistique le plus complet : « on est clairement dans un système de pompe à fric. Comme le parquet de Bruxelles est débordé, on table sur le fait que des pigeons payeront l’amende immédiate. Quid si l’usager refuse de payer ? Immobilisation du véhicule ? Comparution devant un tribunal de police ? Ça ressemble vraiment à s’y méprendre à une milice privée des verts bruxellois ! ».

Le gouvernement régional a pourtant validé un arrêté qui va dans ce sens en première lecture. Une fois que celui-ci sera adopté, ces robocops pourront donc prendre une série de mesure qui, jusqu’ici, étaient l’apanage de la police. Tout cela nous promet encore une fois un joli foutoir et sans grand résultats en termes sécuritaire. Or, changer son fusil d’épaule devrait être une priorité en pleine campagne électorale. Pour pallier le manque de temps du parquet et le manque d’effectifs dans la police, la seule solution est de passer par un sérieux refinancement de la justice !

 

Alessandra d'Angelo