Voilà une étude dont les conclusions explosives risquent de faire grand bruit ! Tesla et des marques chinoises, comme BYD ou MG produisent des batteries électriques non réparables et ce, pour une raison très simple : économiser sur les coûts de fabrication. Les constructeurs européens seraient plus vertueux en laissant la possibilité de les réparer. Mais cela influe naturellement sur leur compétitivité. Cette réalité concernerait la moitié des marques en Europe et en Asie, selon le spécialiste de la réparation automobile, Mobivia (groupe Norauto, Midas, Vroomly). Comment l’UE a-t-elle pu imposer les voitures électriques dès 2035 pour des raisons d’émissions de CO2 à devoir réduire, sans se pencher sur le degré de réparabilité de l’élément le plus coûteux des VE, tant pour le portefeuille du consommateur que pour l’environnement ? Par un manque de vision à long terme, comme toujours.
Vous l’aurez deviné, comme toujours, il est question de coût. Développer une batterie potentiellement réparable, cela coûte cher. Pour les constructeurs chinois dont le but est d’envahir le monde de leurs grosses pilles à roulettes, ce genre d’éthique n’a tout simplement pas sa place. Pas plus que chez Tesla, d’ailleurs, le constructeur californien s’étant en outre, lancé il y a peu dans une véritable guerre des prix !
Des éléments collés !
L’étude de Mobivia rapporte que la majorité des constructeurs optent pour le collage des éléments de la batterie. Cette technique permet de réduire les temps d’assemblage, donc les coûts de production, mais empêche toute réparation ultérieure. Pour aboutir à cette conclusion, la firme d’ingénierie A2Mac1 a démonté des packs de batterie et elle a découvert que jusqu’à la fin 2022, Tesla projetait sur ses packs pas moins de 29 kg de mousse polyuréthane rose (depuis, ce procédé a été remplacé par une projection de 4 kg de mousse blanche) en une seule opération. Ce qui interdit évidemment l’accès au pack et donc évince toute possibilité de réparation.
En cas d’accident ou de défaillance, sans cellules individuellement accessibles, il faudra remplacer l’intégralité du module. Sachant que le coût d’un tel changement pour un Model 3 de Tesla est aux alentours des 15.000 euros, autant dire que les économies faites à l’achat en comparaison d’un modèle plus cher, mais à la batterie réparable, sont risibles. Et il se trouve que ces voitures comptent précisément parmi les modèles les plus populaires chez nous !
Rentabilité ou durabilité ?
D’autres constructeurs, tels que Volkswagen et Renault, choisissent de diviser ces modules, ce qui permet de les changer individuellement en cas de problèmes. C’est notamment le cas pour la Megane E-Tech et ses 12 modules, permettant d’obtenir des tarifs de changement de batterie bien inférieurs. Malheureusement, ce choix fait que ce type de batterie est plus cher à assembler, ce qui se répercute sur le prix global des véhicules électriques, déjà élevé.
Or, le coût à l’achat, l’autonomie limitée, le manque d’infrastructure de recharge et l’impact sur l’environnement sont les préoccupations majeures des consommateurs. Comment en sommes-nous arrivés là ? Une fois de plus, l’Europe montre l’étendue de son incompétence et de son incohérence en imposant un mode de propulsion pour sauver la planète, sans s’assurer que ces véhicules d’un genre nouveau soient réellement produits et conçus dans un esprit de durabilité !
Une réparabilité hors de prix
Une réalité qui n’arrange pas les assureurs non plus, particulièrement attentifs aux coûts des réparations que certains d’entre eux jugent déjà prohibitifs, à tel point que ces derniers collaboreraient activement avec la Commission européenne à la mise en place d’une norme ISO spécifique d’ici 2025.
Mais, pour évaluer si une batterie est réparable, il faut d’abord poser un diagnostic, ce qui implique l’extraction des données des batteries ! Et cela, selon Gocar, c’est tout simplement inenvisageable pour les constructeurs qui entendent garder leurs secrets de fabrication ! Tesla facture d’ailleurs cher et vilain tout diagnostic de ses batteries : comptez un minimum de 1.000 euros. En Belgique, Traxio soutient également l’instauration d’un bilan de santé de la batterie, notamment pour rassurer les acheteurs de véhicules d’occasion. Là encore, voilà une initiative pleine de bon sens, mais qui risque d’être complexe à appliquer.
Évidemment, balancer la totalité d’un pack batterie quand il serait possible de changer quelques modules si les constructeurs y mettaient un peu de volonté, c’est une hérésie totale. Cela va complètement à l’encontre de ce qu’essaye de faire le monde en réduisant la pollution et l’impact environnemental de l’industrie automobile. Force est de constater qu’en imposant, dans l’urgence, la voiture électrique sans en faire le tour, l’Europe a bel et bien ouvert la boîte de Pandore…