Le dernier épisode du podcast Talk TOF, animé par Stéphane Pauwels, met en lumière un parcours singulier et inspirant : celui d’Ilhème Mechbal, entrepreneuse belgo-marocaine et présidente du club Bouraza Futsal Team Brussels, évoluant en première division. Un combat pour la légitimité Être femme et cheffe d’entreprise n’est jamais simple. Lorsqu’il s’agit en plus de s’imposer dans une entreprise familiale, le défi est encore plus grand. « C’est dur d’être femme, belgo-marocaine, dans une entreprise familiale, avec un héritage comme celui-là, où il faut vraiment batailler pour faire sa place », explique-t-elle. Longtemps perçue comme la petite fille d’il y a trente ans ou comme une privilégiée, Ilhème Mechbal a dû construire sa légitimité pas à pas. Elle a commencé tout en bas dans l’entreprise, acceptant d’apprendre les bases du métier avant de gravir les échelons. Plus tard, après une reprise d’études en marketing, elle a créé ce département stratégique, apportant un souffle nouveau en matière de communication et d’image, dans un contexte marqué par l’arrivée des smartphones, des réseaux sociaux et du digital. Le mini-foot comme levier social Au-delà de son activité d’entrepreneuse, Ilhème Mechbal est également présidente d’un club de première division de mini-foot. Une position encore rare pour une femme dans ce milieu. Mais pour elle, le mini-foot dépasse largement la dimension sportive. « De base, ce qui nous attirait, ce n’était pas le foot, mais l’action sociale. Les écoles de devoirs, les activités culturelles, l’accompagnement des jeunes. Le foot en salle est venu ensuite », souligne-t-elle. Cette dimension sociale, elle la revendique comme essentielle : offrir un cadre aux enfants et aux adolescents, en particulier à ceux dont les familles ne disposent pas des moyens ou du temps nécessaires pour les accompagner dans leur parcours scolaire et éducatif. L’héritage d’un engagement familial Cette fibre sociale, Ilhème la doit en grande partie à son père. Pendant quarante ans, il a consacré sa vie au travail social avant de se tourner vers le commerce. Cette expérience a marqué toute la famille : « Il nous a transmis cette fibre sociale à nous, ses enfants. Aujourd’hui, avec mes frères et ma sœur, nous continuons dans cette voie, que ce soit à travers le sponsoring des jeunes, des actions humanitaires ou le soutien à la lecture et au sport », raconte-t-elle. Pour elle, cet engagement est indissociable de son parcours. L’école de devoirs, l’accompagnement extrascolaire ou la mise en place d’activités sont autant de réponses concrètes aux manques de structures publiques, et une façon de prolonger l’héritage paternel. Un parcours de résilience et de vision Avec humilité mais aussi avec détermination, Ilhème Mechbal raconte comment elle a su transformer les difficultés en leviers. En commençant par la base, en innovant dans la communication, en assumant un rôle de dirigeante dans un univers masculin, elle s’impose comme un exemple de résilience. Son parcours démontre qu’entrepreneuriat, sport et engagement social ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Ils se renforcent mutuellement et dessinent une nouvelle voie pour une génération qui veut conjuguer réussite économique et impact sociéta
