Fait rarissime sous les ors feutrés de Bruxelles, un séisme politique secoue l’Union européenne, dans un silence assourdissant de la presse généraliste. Ce 14 mai 2025, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu un arrêt sans précédent, pointant du doigt l’exécutif européen pour son manque de transparence et une gestion jugée défaillante lors de la crise sanitaire. Jamais, depuis la fondation de l’UE, une telle remise en cause institutionnelle n’avait été actée.
Au cœur de la tourmente, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen – surnommée par ses détracteurs « Zensursula » – fait désormais face à une motion de censure déposée début juillet 2025 au Parlement européen. L’initiative, explosive, trouve sa source dans la gestion opaque des contrats d’achat de vaccins contre la COVID-19 et, surtout, dans le refus persistant de la Commission de divulguer les fameux SMS échangés entre von der Leyen et le PDG de Pfizer, Albert Bourla, lors des négociations cruciales.
Cette omerta institutionnelle a suscité une vague d’indignation, nourrissant plusieurs plaintes, dont celle du New York Times, qui s’est heurté au mur du secret, et celle du lobbyiste belge Frédéric Baldan. L’affaire, loin d’être anecdotique, cristallise les tensions autour de la gouvernance européenne et de la responsabilité démocratique de ses dirigeants.
Un calendrier sous haute tension
La motion de censure sera scrutée lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, avec un débat prévu pour ce lundi 7 juillet 2025, suivi d’un vote décisif le jeudi 10 juillet. Pour aboutir, la motion devra réunir une double majorité : les deux tiers des suffrages exprimés et au moins 361 voix, seuil rarement atteint dans l’histoire parlementaire européenne.
Si la démission de la Commission semble improbable compte tenu des équilibres politiques, l’impact symbolique est déjà considérable. Ursula von der Leyen, reconduite de justesse pour un second mandat, voit son autorité sérieusement entamée. Son image, déjà écornée par les polémiques, sortira inévitablement affaiblie de cette séquence, offrant un boulevard à ses opposants et semant le doute sur la capacité de la Commission à incarner l’intérêt général européen.
Une fracture démocratique révélée
Ce bras de fer inédit met en lumière les failles d’une Europe souvent critiquée pour son déficit démocratique. La crise actuelle révèle une exigence croissante de transparence et de reddition de comptes, portée par des eurodéputés de tous bords et relayée par une société civile de plus en plus vigilante.
Le verdict du Parlement, qu’il soit cinglant ou tempéré, marquera un tournant. Pour Ursula von der Leyen, le message est limpide : l’ère de l’opacité touche à sa fin, et le temps des comptes a sonné. Une page se tourne, non sans fracas, dans l’histoire de la construction européenne.