Alors qu’une grève nationale des médecins est annoncée pour le 7 juillet, la Fédération des maisons médicales (FMM) fait entendre une voix discordante dans le paysage médical belge. Contrairement à de nombreux syndicats et associations de médecins, la FMM s’oppose fermement à ce mouvement de protestation, estimant que les revendications des grévistes vont à l’encontre de l’intérêt des patients et de l’accessibilité aux soins.
Un contexte de réforme contestée
La grève du 7 juillet est organisée en réaction à l’avant-projet de loi porté par le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke. Cette réforme prévoit notamment de plafonner les suppléments d’honoraires et de revoir le principe du conventionnement des médecins, afin de rendre le système de santé plus transparent et plus abordable pour les patients. De nombreux médecins et hôpitaux redoutent une perte de moyens financiers et dénoncent une atteinte à leur autonomie professionnelle.
Les arguments de la Fédération des maisons médicales
La Fédération des maisons médicales critique l’opposition immédiate de certains médecins à la réforme, avant même l’ouverture d’un véritable dialogue. Selon la FMM, cette réaction traduit un manque de considération pour l’impact négatif avéré des suppléments d’honoraires sur l’accessibilité des soins. La Fédération rappelle que, selon une étude de Solidaris, 41% des francophones ont renoncé à au moins une prestation de santé pour des raisons financières en 2024, un chiffre alarmant qui met en lumière la nécessité de réformer le système.
Pour la FMM, les mesures proposées par le ministre visent à améliorer l’équité entre les rémunérations des soignants et à garantir une meilleure sécurité tarifaire aux patients, sans nuire à la qualité des soins. Elle juge « fragile » l’argument selon lequel la réforme porterait atteinte à l’accessibilité ou à la qualité des soins, estimant au contraire que le plafonnement des suppléments d’honoraires est une avancée sociale majeure.
Un appel au dialogue
La Fédération des maisons médicales appelle à un dialogue constructif autour de la réforme, plutôt qu’à une confrontation par la grève. Elle invite les médecins à prendre en compte les difficultés d’accès aux soins rencontrées par une part croissante de la population et à s’engager pour un système de santé plus juste et plus solidaire.
« L’opposition immédiate de certains médecins à cet avant-projet de loi, avant même la moindre discussion, montre le peu d’importance accordée par les grévistes à l’impact négatif avéré des suppléments d’honoraires sur l’accessibilité des soins », souligne la Fédération.
La journée du 7 juillet s’annonce donc comme un moment de tension, où deux visions de la médecine et de l’accès aux soins s’affrontent, sur fond de réforme structurelle du système de santé belge.