Retrouvez l’intégralité de l’émission et de l’interview en vidéo. : https://www.youtube.com/watch?v=Ucs_4wt-7po&t=1374s
Dans un entretien accordé à Stéphane Pauwels, l’ancien entraîneur José Riga revient sur son attachement au Standard de Liège, sur l’évolution du métier d’entraîneur, et sur les défis du football moderne. Avec lucidité et passion, il partage ses observations sur les Diables Rouges, le parcours de Kevin De Bruyne et les modèles de réussite comme l’Union Saint-Gilloise.
Le Standard de Liège, une affaire de cœur et de région
Quand on a été entraîneur du Standard à trois reprises, et qu’on a grandi à Liège, l’histoire dépasse le cadre du professionnalisme. Pour José Riga, l’attachement au club rouche est d’abord une affaire de cœur.
"Quand tu habites la région, tu es forcément touché par ce club. Le Standard a un potentiel immense. C’est un club structurant pour toute une région. Quand le Standard va bien, c’est toute la région qui respire mieux."
Un manque de vision au sommet du club
José Riga pointe un problème structurel dans la gestion du club liégeois.
"Aujourd’hui, il est surtout question d’argent. Mais ce qui manque le plus, c’est la connaissance du football. Être passionné, supporter ou investisseur ne suffit pas. Il faut savoir s’entourer, avoir une vision."
Il cite les anciens présidents emblématiques comme Roger Petit ou Michel Verschueren : "Ils connaissaient les rouages. Luciano D’Onofrio en est un bon exemple. Il avait l’expérience et il savait s’entourer."
Le retour de Marc Wilmots, un signal positif
Pour Riga, le retour de Marc Wilmots dans l’organigramme du club est un signal encourageant.
"Marc connaît le football. Il n’a pas peur de se salir les mains. Il a porté ce maillot. Et surtout, il est direct. Avec lui, il n’y a pas d’ambiguïté. C’est exactement ce qu’il faut pour ramener une forme de stabilité."
La dure réalité du métier d’entraîneur
En élargissant son propos, José Riga évoque la condition des entraîneurs dans le football moderne.
"Dans ce métier, on te demande énormément mais on ne te laisse pas de temps. Moi, je n’ai jamais regardé les réseaux sociaux. C’est devenu un espace de jugements parfois absurdes. Pourtant, c’est un outil puissant, à condition de savoir bien l’utiliser."
L’Union Saint-Gilloise, l’exemple d’un projet cohérent
Riga félicite l’Union Saint-Gilloise pour la cohérence de son projet.
"Ce n’est pas un accident. C’est le résultat d’un travail de fond. Le coach connaît la maison. Il a été formé en interne. On voit la même chose à Bruges ou dans certains clubs européens."
Il cite l’exemple du Real Madrid : "Zidane a été préparé pendant des années avant de prendre l’équipe première. Aujourd’hui, beaucoup veulent devenir coachs tout de suite, mais ce métier demande du vécu, de l’observation, de la patience."
Les Diables Rouges face à une nouvelle réalité
Interrogé sur la sélection nationale, José Riga se montre mesuré.
"Chapeau à Rudi Garcia. Il a géré des moments compliqués, comme contre l’Ukraine. Il a su réagir. Mais il faut être lucide, on n’a plus les défenseurs d’avant. Il manque encore de la solidité et de la constance."
Kevin De Bruyne à Naples, un choix courageux
Enfin, il salue le transfert de Kevin De Bruyne à Naples après dix saisons à Manchester City.
"Il aurait pu partir en Arabie saoudite, mais il a préféré la Serie A. C’est un choix ambitieux. Le championnat italien peut lui convenir. Le rythme est moins soutenu, il y a plus d’observation, moins d’intensité constante. Cela montre qu’il a encore envie, qu’il veut continuer à briller au haut niveau."
Un regard lucide et engagé sur le football
À travers cet entretien, José Riga montre qu’il est resté fidèle à ses convictions. Il aborde chaque sujet avec un regard à la fois passionné et critique. Un témoignage précieux d’un homme de terrain, qui continue de penser le football avec exigence et fidélité à ses valeurs.