Giorgia Meloni, le G7 et la nouvelle donne transatlantique

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Alors que le sommet du G7 bat son plein à Kananaskis, la scène internationale est marquée par un fait inédit : Giorgia Meloni s’impose comme l’interlocutrice privilégiée de Donald Trump, incarnant un rôle de trait d’union entre l’Europe et les États-Unis dans un contexte de recomposition des alliances occidentales. Cette position, loin d’être anecdotique, confère à l’Italie une influence nouvelle et place Meloni au cœur des enjeux stratégiques du moment.

Un partenaire clé dont l’Europe a besoin

Depuis la réélection de Donald Trump, l’Union européenne cherchait un canal de dialogue direct avec la Maison-Blanche. C’est finalement Giorgia Meloni qui a su s’imposer comme ce relais indispensable, facilitant la première rencontre entre Trump et Ursula von der Leyen à Rome, et orchestrant un rapprochement tactique sur des dossiers majeurs comme la politique migratoire et les relations commerciales. Ce rôle de médiatrice n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une stratégie menée par Rome, qui récolte aujourd’hui les dividendes d’une alliance renforcée avec Bruxelles et Washington.

Une estime basée sur des résultats

Giorgia Meloni a été la première dirigeante européenne à rencontrer Donald Trump lors de son retour à la Maison-Blanche. Cette proximité s’appuie sur des résultats économiques salués outre-Atlantique : au premier trimestre 2025, le PIB italien a progressé de 0,3 % par rapport au trimestre précédent, soit une performance supérieure à celle de la France (+0,1 %) et proche de l’Allemagne (+0,4 %) ; sur un an, la croissance atteint 0,7 %.

Le taux de chômage, quant à lui, est revenu à 5,9 % en février 2025, son plus bas niveau depuis 2007, et se maintient autour de 6 % au printemps. Côté commerce extérieur, l’Italie a affiché en 2024 un excédent commercial en nette hausse, à 54,92 milliards d’euros, porté par la compétitivité du « made in Italy » et la baisse de la facture énergétique.

Le G7, vitrine du leadership italien

Le « sursaut économique » italien prend une dimension supplémentaire à l’heure du G7 et la stature internationale de Meloni s’affirme encore davantage. Son échange en aparté avec Donald Trump, en marge du sommet, a permis d’aborder des dossiers brûlants : négociations sur l’Iran, cessez-le-feu à Gaza, et surtout la question des droits de douane entre l’UE et les États-Unis, alors que la date butoir du 9 juillet approche. Meloni, qualifiée de « Trump whisperer » par certains analystes, est perçue comme la seule dirigeante européenne capable de dialoguer efficacement avec le président américain, dans un contexte où la défiance de Trump envers Bruxelles reste forte.

Une pièce maîtresse pour l’Occident

Dans un Occident en recomposition, le nouveau statut fait de Meloni non seulement un partenaire dont l’Europe a besoin, mais aussi un pilier de la stabilité transatlantique. Trump lui-même ne cache pas ses positions : « L’Italie peut être le meilleur allié des États-Unis si Meloni reste au pouvoir ». Cette proximité, loin d’être un simple atout personnel, permet à l’ensemble de l’Union européenne de préserver un canal de négociation privilégié avec Washington, à l’heure où les tensions commerciales et les crises géopolitiques exigent des réponses coordonnées.

 

Alessandra d'Angelo