Surtaxes douanières : quand Trump rallume la poudrière du commerce mondial

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Donald Trump n’a rien perdu de son goût pour la provocation et la surenchère. À peine revenu à la Maison-Blanche, le voilà qui rallume la mèche d’une guerre commerciale mondiale dont personne ne sortira indemne, pas même les États-Unis. Sa nouvelle salve de droits de douane - jusqu’à 55% sur les produits chinois, 25 % sur l’acier, l’aluminium et l’automobile, sans oublier 10% sur la quasi-totalité des importations - frappe tous azimuts : Canada, Mexique, Union européenne, Asie… Personne n’est épargné.

Trump prétend défendre l’ouvrier américain, « pillé et saccagé » par des décennies de mondialisation mal digérée. Mais derrière la rhétorique nationaliste, la réalité est bien plus brutale : ces mesures font flamber les coûts pour les entreprises américaines, qui dépendent massivement de composants venus de l’étranger. L’industrie automobile, par exemple, vacille déjà sous le poids de chaînes d’approvisionnement perturbées et de coûts de production en forte hausse. Les consommateurs, eux, paient la note à la caisse, alors que l’inflation repart à la hausse et que le pouvoir d’achat s’érode.

Pire encore, cette stratégie du bras de fer plonge les marchés mondiaux dans l’incertitude. À chaque annonce de Trump, les Bourses dévissent, l’or s’envole et les partenaires commerciaux ripostent. Pékin a déjà répliqué avec des droits de douane punitifs, l’Union européenne prépare des mesures de représailles et même les alliés traditionnels comme le Canada et le Mexique sont dans la ligne de mire. Résultat : un climat d’instabilité qui freine les investissements, menace la croissance mondiale et fragilise la crédibilité des États-Unis sur la scène internationale.

Trump joue avec le feu, croyant pouvoir imposer sa loi au reste du monde par la force. Mais à force de multiplier les coups de menton et les volte-face, il risque surtout d’isoler l’Amérique, de précipiter la fin de l’ordre commercial libéral bâti après 1945 et de déclencher une récession dont il serait le premier responsable. L’histoire jugera sévèrement cette fuite en avant protectionniste qui sacrifie l’intérêt général sur l’autel du populisme et de la démagogie.

Alessandra d'Angelo