Ce 5 juin 2025, le duel télévisé très attendu entre Georges-Louis Bouchez (MR) et Paul Magnette (PS) a viré au clash sur de nombreux sujets, alors qu'il n'y a toujours pas d'accord pour former un gouvernement à Bruxelles. La Belgique a assisté à un spectacle aussi divertissant que déconcertant. Le président du PS a accusé le MR de flirter avec l’extrême droite. Le président du MR a accusé le PS de faire du racolage auprès de l’électorat musulman. Les échanges étaient tellement tendus que les micros ont dû être coupés plusieurs fois. Ambiance !
Des punchlines à la pelle
Le débat était tant attendu ! Et pourtant, loin de l’échange d’idées constructif, le public a eu droit à une véritable cour de récréation politique, où les punchlines ont fusé plus vite que les arguments de fond. Dès les premières minutes, le ton est donné. Paul Magnette, fidèle à sa réputation de tribun de gauche, attaque bille en tête : « Vous défendez les riches, Georges-Louis, c’est votre fonds de commerce ! ». La réplique de Bouchez ne se fait pas attendre, sourire narquois aux lèvres : « Au moins, je ne vends pas des promesses que je sais intenables. »
Sur la question de la fiscalité, l’ambiance se tend encore un peu plus. Magnette dénonce : « Avec vous, c’est toujours cadeau pour les millionnaires et miettes pour les autres ! ». Bouchez, imperturbable, rétorque : « Paul, si on vous écoute, on finit tous ruinés, sauf les copains du parti. »
La réforme de l’État n’échappe pas à la tempête verbale. Bouchez balance : « Vous voulez tout régionaliser, sauf les dettes ! » Magnette, piqué au vif, répond du tac au tac : « Et vous, vous voulez tout privatiser, sauf vos privilèges ! »
Joutes verbales et chamailleries
Le débat vire alors rapidement à la joute personnelle. Les deux leaders se coupent la parole, multiplient les piques et les regards exaspérés. À plusieurs reprises, on croirait entendre deux enfants se disputer le dernier seau du bac à sable. Moment d’anthologie lorsque Bouchez, visiblement agacé, lance à Magnette : « Paul, tu ne veux pas ma place aussi tant qu’on y est ? ». Ce dernier, imperturbable, lui assène : « Non merci, je préfère être utile. »
Si l’on espérait voir émerger des solutions concrètes pour le pays, il nous faudra repasser. Entre les attaques personnelles et les slogans bien rodés, la Belgique n’a pas beaucoup avancé hier soir.
Bac à sable pour un chantier national
En résumé : beaucoup de divergences d’interprétation sur fond de promesses et de dramatisations. Qui a le plus menti lors de ce débat ? Les deux ont été pris en défaut sur certains points.
De manière générale, on retiendra que, à gauche, Magnette a tenté de continuer à défendre une « vision solidaire » (mortifère), mais s’est laissé entraîner dans la spirale des petites phrases mesquines. Bouchez, fidèle à son style, a préféré l’esquive et la provocation (quitte à frôler la caricature), mais, il a défendu une vision basée sur « la responsabilité personnelle » et « la récompense du travail ».
Finalement, ce débat laisse un goût de déjà-vu. Beaucoup de bruit et peu de construction. Les citoyens attendent toujours que les châteaux de sable se transforment en fondations solides. La Belgique avance-t-elle vraiment vers un gouvernement ? Rien n’est moins sûr.