Nouveau séisme dans le monde de la boxe : la championne olympique algérienne Imane Khelif, sacrée à Paris en -66 kg, se retrouve au cœur d’une tempête médiatique. Selon la fuite d’un rapport médical confidentiel, la boxeuse serait « biologiquement de sexe masculin », une révélation qui pourrait bouleverser sa carrière et remettre en cause l’équité des compétitions féminines.
Un test chromosomique accablant
Tout part d’un test chromosomique réalisé en mars 2023 à New Delhi, dont les résultats ont été révélés par le journaliste Alan Abrahamson sur le site 3 Wire Sports. Ce document, émanant du laboratoire Dr Lal PathLabs, précise : « L’analyse chromosomique révèle un caryotype masculin ». En d’autres termes, Imane Khelif présenterait des chromosomes XY typiquement masculins, en contradiction avec son inscription dans la catégorie féminine.
Si aucune autorité indépendante n’a encore officiellement validé ces résultats, leur publication provoque un véritable séisme. Plusieurs adversaires de Khelif avaient déjà exprimé leur malaise, évoquant une puissance physique inhabituelle sur le ring. L’Italienne Angela Carini, notamment, battue, en huitième de finale, en 46 secondes lors des JO de Paris, avait publiquement fait part de ses craintes pour sa sécurité. Après avoir reçu un direct au visage, elle avait signifié son abandon à l’arbitre et avait quitté le ring en larmes, déclarant : « Elle m’a fait trop mal, je ne veux pas continuer ».
Le CIO et la World Boxing sous pression
Jusqu’ici, le Comité International Olympique (CIO) fondait l’éligibilité des athlètes sur le sexe indiqué sur leur passeport. Mais ce rapport met en lumière les limites de ce système, surtout après que le président du CIO, Thomas Bach, avait dénoncé une campagne de désinformation orchestrée par la Russie pour discréditer Khelif.
La nouvelle fédération World Boxing, reconnue par le CIO, a réagi en imposant désormais un test génétique obligatoire à tous les athlètes majeurs pour garantir l’équité des compétitions. Seules les personnes présentant un caryotype XX pourront participer aux épreuves féminines. Si Khelif refuse de se soumettre à ce test ou si les résultats confirment la présence du chromosome Y, elle sera définitivement écartée du circuit international.
Une communauté sportive divisée
Cette affaire divise profondément la communauté sportive. D’un côté, certains appellent à « protéger les femmes » en excluant toute personne ne présentant pas de chromosomes XX. De l’autre, des voix s’élèvent contre une stigmatisation basée sur des critères biomédicaux jugés réducteurs et contestables.
Imane Khelif, qui s’est toujours identifiée comme femme, se retrouve donc aujourd’hui dans la tourmente, menacée de perdre sa médaille d’or et d’être exclue des prochaines compétitions, dont les Jeux de Los Angeles 2028. Son cas pose une nouvelle fois la question de l’équilibre entre inclusion, équité et sécurité dans le sport de haut niveau. La décision finale des instances internationales sera scrutée de près, tant les enjeux dépassent le simple cadre sportif.