Longtemps présentés comme un « modèle d’engagement citoyen » par la gauche, les Faucons Rouges, fondé par les socialistes en 1928, viennent d’être officiellement déclarés en faillite par le tribunal d’entreprise de Liège. Cette chute brutale fait suite à la révélation d’une vaste arnaque de détournement de fonds publics. Pendant plus d’une décennie, ce système frauduleux aura prospéré dans l’ombre, au nez et à la barbe des autorités de tutelle.
Plus de 4 millions de subsides détournés
L’enquête judiciaire a mis au jour un détournement de 4,2 millions d’euros de subsides publics, opérés entre 2009 et 2024, principalement via la falsification du nombre de membres pour gonfler artificiellement les subventions versées par la FWB. Des personnes décédées étaient même inscrites sur la liste des membres, pour justifier des effectifs largement surestimés auprès des autorités subsidiantes !
Plusieurs perquisitions ont eu lieu dès octobre 2024, notamment à Seneffe au domicile de Michaël Carpin (PS), ex-secrétaire général du mouvement. Ces perquisitions ont mené à l’inculpation de deux responsables du mouvement pour faux, usage de faux, escroquerie et infraction à la législation sur les subsides publics. Un agent de la FWB, chargé du contrôle des subventions, est également impliqué pour avoir faussé des rapports administratifs, facilitant ainsi le versement de fonds indus.
La faillite, une échappatoire ? Que neni !
L’ASBL basée à Huy a été déclarée en faillite par le tribunal d’entreprise de Liège ce 19 mai 2025. La Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) tente de récupérer une partie des sommes détournées, mais les chances de recouvrer l’intégralité de la somme restent minces. Étant donné la déclaration de faillite, les créanciers, dont la FWB, devront se partager les éventuels actifs restants, ce qui réduit fortement les chances de récupérer l’intégralité des montants détournés. Pour l’administration, la faillite marque donc la fin d’un espoir de remboursement total, et pour les victimes directes (employés, partenaires), elle signifie la perte définitive de leur emploi et de leur outil de travail.
Interrogé après l’annonce de la faillite, Michaël Carpin a réaffirmé son engagement à prouver son innocence : « Je me bats pour prouver mon innocence, je pense surtout aux enfants de ce mouvement de jeunesse ».
Carpin, qui fut également tête de liste PS à Seneffe, se dit « extrêmement choqué » par son inculpation, rappelant qu’il aurait lui-même alerté la justice sur les irrégularités financières dès février 2023. Selon son avocat, il aurait agi en lanceur d’alerte, pris des mesures pour renforcer la gouvernance de l’ASBL, désigné un réviseur d’entreprise et signalé à la FWB la falsification du nombre de membres par son prédécesseur.
Si la faillite a été prononcée en raison de l’incapacité de l’ASBL à faire face à ses dettes et à poursuivre ses activités, elle ne constitue pas, en soi, une échappatoire pénale pour les responsables. Malgré ces déclarations, Calpin reste inculpé pour escroquerie, faux, usage de faux et infraction à la législation sur les subsides publics.
Ce scandale pose une nouvelle fois la question de la gestion laxiste des subsides publics par des structures proches de la gauche, qui ont historiquement bénéficié d’une indulgence coupable de la part du PS.