Dedonder, TikTok et fiasco sécuritaire : quand Francken joue la carte de la défense

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Ce dimanche 25 mai, sur RTL, Ludivine Dedonder (PS) a critiqué la stratégie de Theo Francken en matière d’armement : « on dirait qu’il est dans un grand magasin de jouets ». Bémol ! Avant de donner des leçons en matière de stratégie de défense, l’ancienne ministre ferait bien de s’interroger sur son propre bilan : un mandat marqué par une gestion contestable de la sécurité nationale à l’heure où la vigilance numérique s’impose comme un impératif absolu. Le souvenir de son piètre mandat à la Défense ? L’affaire TikTok, au mépris des recommandations de la Sûreté de l’État, révélatrice d’un manque de rigueur et de sens des responsabilités dans un contexte géopolitique tendu. Rappel des faits.

En mars 2023, le Conseil national de sécurité, sur base d’analyses de la Sûreté de l’État (VSSE) et du Centre pour la Cybersécurité de Belgique (CCB), interdit TikTok sur tous les appareils professionnels des services publics fédéraux, ministres compris. Les risques d’espionnage chinois, de collecte massive de données et d’influence via les algorithmes ont été jugés suffisamment graves pour justifier cette interdiction, dans la lignée des décisions prises aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et par la Commission européenne.

Pourtant, Ludivine Dedonder choisit d’ignorer ces consignes, continuant d’utiliser TikTok pour sa communication politique, arguant qu’elle le faisait via un téléphone « dédié uniquement à cet usage ». Cette justification ne convaincra personne, ni ses collègues ni les experts en sécurité, qui rappellent que la règle doit s’appliquer à tous, sans exception, surtout à la ministre de la Défense, censée donner l’exemple.

Un contexte international alarmant

L’affaire Dedonder intervient alors que la Belgique, siège de l’OTAN et de nombreuses institutions européennes, est une cible privilégiée pour l’espionnage chinois, comme l’a rappelé la Sûreté de l’État dans son rapport annuel. Les États-Unis, la Commission européenne, le Parlement européen, la Flandre et Bruxelles avaient déjà pris des mesures similaires, interdisant TikTok sur tous les appareils professionnels.

En persistant à utiliser TikTok malgré l’interdiction nationale, Ludivine Dedonder a démontré une gestion laxiste de la sécurité, mettant en danger la crédibilité et la cohérence de l’exécutif belge. Ce comportement, en contradiction avec le principe de précaution défendu par le Premier ministre Alexander De Croo (« Interdire TikTok sur les appareils fédéraux relève du bon sens »), symbolise l’amateurisme et le manque de leadership qui ont caractérisé son mandat à la Défense.

Un virage stratégique à 360°

Le gouvernement Bart De Wever, sous l’impulsion de Theo Francken, porte le budget de la Défense à 2% du PIB dès 2025, soit une accélération de quatre ans par rapport aux engagements initiaux. Cela représente un investissement supplémentaire de 3,9 à 4 milliards d’euros en 2025, pour un total annuel d’environ 12 milliards d’euros et un effort global de 17 à 21,3 milliards d’euros sur la législature. C’est le plus grand plan d’investissement militaire depuis 40 ans, centré sur les munitions, les véhicules blindés, la défense sol-air, l’aérien, la marine, le soutien à l’Ukraine et le renforcement des effectifs, avec un budget inédit pour la Défense belge.

Alors que la TikTokeuse en baskets a sacrifié la prudence collective sur l'autel de sa communication égocentrée en postant une kyrielle de vidéos - qui ont, en outre, couté un pont en production aux frais du contribuable - Theo Francken opère un virage stratégique axé sur la réindustrialisation militaire et la préparation à des conflits de haute intensité. Les investissements visent à maximiser l’efficacité opérationnelle, accélérer le développement des capacités, moderniser les équipements et restaurer la crédibilité de la Belgique auprès de ses alliés.

Alessandra d'Angelo