Plusieurs années après sa condamnation, l’affaire Dino Scala continue de bouleverser la vallée de la Sambre et de mobiliser la justice. Le « violeur de la Sambre », sera de nouveau confronté à la justice ce jeudi 15 mai 2025. Déjà condamné en 2022 à 20 ans de réclusion criminelle pour des agressions sexuelles et des viols commis à répétition sur trois décennies, il doit désormais répondre de 16 nouveaux cas de violences sexuelles présumées. Une audition qui relance l’affaire. Le bilan criminel va-t-il s’alourdir ?
De nouveaux faits, des victimes en quête de vérité
Les faits pour lesquels Dino Scala sera entendu concernent deux viols, six tentatives de viols et six agressions sexuelles, certains sur des mineures, perpétrés entre 1986 et 2009 dans la vallée de la Sambre, région marquée par la peur pendant de longues années. Sur ces 16 cas, 14 proviennent d’anciennes enquêtes, initialement écartées car leur mode opératoire semblait différent. Mais la personnalité de Scala et le contexte de l’époque ont poussé à leur réexamen. Les deux autres dossiers sont issus de plaintes récentes, déposées après son procès, bien que les faits soient eux aussi anciens.
Un interrogatoire décisif
Ce jeudi matin, Dino Scala sera extrait de sa cellule pour être interrogé par une juge d’instruction du tribunal judiciaire de Valenciennes. À l’issue de cette audition, il pourrait être mis en examen pour tout ou partie des faits reprochés. Cette procédure s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle information judiciaire ouverte en mars 2023, à la suite de la réouverture de dossiers et de nouveaux signalements.
La défense met en garde contre l’amalgame
L’avocate de Dino Scala, Margaux Mathieu, alerte sur le risque d’erreur judiciaire. Selon elle, il ne faut pas imputer à son client tous les faits non élucidés de la région, rappelant que d’autres agresseurs sévissaient dans la vallée de la Sambre au fil des années. Elle insiste sur la nécessité de ne pas fermer les yeux sur la possibilité que d’autres violeurs soient en liberté.
Un passé criminel hors norme
Lors de son procès en 2022, Dino Scala avait reconnu 40 des 56 faits pour lesquels il était poursuivi, avant de renoncer à faire appel pour éviter un nouveau procès aux victimes et à sa famille. Entre 1988 et 2018, il avait agressé des femmes seules, jeunes et moins jeunes, souvent à l’aube, sur le chemin de l’école ou du travail, instaurant un climat de terreur dans toute une région.