Apple est dans la tourmente en France : une action collective d’envergure vient d’être lancée ce13 mai 2025 contre le géant américain, accusé d’avoir espionné des millions d’utilisateurs d’iPhone via son assistant vocal Siri. Cette plainte, portée par deux cabinets d’avocats et soutenue par l’ancien député Julien Bayou, invite tous les détenteurs d’un appareil Apple équipé de Siri au cours des dix dernières années à se joindre à la procédure via un site dédié. L’enjeu : la protection de la vie privée et le respect du RGPD.
Des conversations privées enregistrées à l’insu des utilisateurs
L’affaire trouve son origine dans les révélations d’un lanceur d’alerte en 2019. Employé d’un sous-traitant d’Apple, il avait dévoilé que Siri enregistrait et transmettait des conversations privées, même sans activation volontaire par la commande « Dis, Siri ». Ces enregistrements, parfois très sensibles (discussions médicales, politiques, religieuses…), étaient ensuite retranscrits par des humains pour améliorer l’assistant vocal, sans information claire ni consentement des utilisateurs.
Une mobilisation massive et des précédents internationaux
Selon les avocats, plus de quatre millions de Français pourraient être concernés. Aux États-Unis, une action collective similaire a déjà abouti à un accord à l’amiable : Apple a accepté de verser près de 95 millions de dollars, tout en niant toute faute. En France, les plaignants espèrent une indemnisation plus conséquente, la législation européenne étant plus protectrice.
Apple se défend, la confiance vacille
Apple affirme avoir changé ses pratiques depuis 2019 : désormais, seuls les utilisateurs ayant explicitement consenti voient leurs conversations analysées. La firme insiste aussi sur le fait que les données Siri n’ont jamais été utilisées à des fins publicitaires ou revendues. Mais la méfiance demeure : cette affaire relance le débat sur la confidentialité des assistants vocaux et la nécessité d’un consentement éclairé.
Le remboursement des appareils des utilisateurs est réclamé. Si la conciliation échoue, l’affaire sera portée devant la justice française. L’action collective pourrait faire date et inciter les géants de la tech à renforcer la protection des données personnelles. Pour les utilisateurs, c’est l’occasion de rappeler que leur vie privée n’est pas à vendre, même à l’ère des objets connectés.