Donald Trump est-il sur le point de reconnaître un État palestinien ?

Share on Facebook

La question agite les milieux diplomatiques et médiatiques depuis plusieurs jours, alors que l’ancien président américain s’apprête à participer, à partir du 13 mai prochain, à un sommet majeur avec les dirigeants du Golfe à Riyad. Selon des sources anonymes relayées par plusieurs médias, Trump pourrait profiter de cette occasion pour annoncer la reconnaissance américaine d’un État palestinien, du moins sur une partie de la Cisjordanie et à l’exclusion du Hamas.

Espoir et scepticisme

Ces rumeurs, qui circulent notamment dans la presse israélienne et arabe, s’appuient sur des déclarations de hauts responsables du Golfe. Ils avancent que cette initiative serait destinée à renforcer les relations entre Washington et les monarchies sunnites, en contrepartie de nouveaux investissements massifs dans l’économie américaine. La perspective d’une telle annonce suscite à la fois espoir et scepticisme, tant la question de la reconnaissance d’un État palestinien reste un sujet explosif au Moyen-Orient.

Des rumeurs absurdes ?

Face à cette agitation, l’administration américaine a rapidement réagi. Mike Huckabee, ambassadeur des États-Unis en Israël, a qualifié ces rumeurs d’« absurdes », moquant la fiabilité des sources anonymes et rappelant que la position officielle américaine n’avait pas changé. D’autres observateurs soulignent que ni l’Égypte ni la Jordanie, acteurs clés du dossier palestinien, ne sont invités au sommet de Riyad, ce qui rendrait peu crédible une annonce d’une telle ampleur sans leur implication.

Une diplomatie centrée sur les intérêts US

Pourtant, le contexte diplomatique actuel laisse la porte ouverte à des surprises. Donald Trump, qui a déjà marqué son premier mandat par des décisions spectaculaires au Moyen-Orient - comme la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël ou la signature des accords d’Abraham -, semble aujourd’hui privilégier une diplomatie centrée sur les intérêts américains et ses alliances avec les puissances du Golfe. Sa relation avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane apparaît plus solide que jamais, alors que ses liens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou se sont récemment distendus, notamment après le refus américain de soutenir un plan d’attaque contre l’Iran.

Un coup d’éclat ?

Dans ce contexte, certains analystes estiment que Trump pourrait être tenté par un coup d’éclat diplomatique, ne serait-ce que pour obtenir des contreparties économiques de la part des monarchies du Golfe ou pour renforcer son image sur la scène internationale. D’autres rappellent toutefois que ses récentes déclarations sur Gaza, évoquant le déplacement forcé de la population et une transformation radicale du territoire, semblent difficilement compatibles avec la reconnaissance d’un État palestinien viable.

À l’approche du sommet de Riyad, la Maison Blanche promet une « grande annonce », sans en préciser la nature. Reste à savoir si Donald Trump osera franchir le pas et inscrire son nom dans l’histoire du conflit israélo-palestinien, ou si ces rumeurs ne sont qu’un nouvel épisode dans la longue série des spéculations sur la paix au Proche-Orient.

Si Trump a déjà prouvé sa capacité à prendre des décisions inattendues, il n’en demeure pas moins que la reconnaissance d’un État palestinien bouleverserait profondément les équilibres régionaux et susciterait de vives réactions, tant à Tel-Aviv qu’à Ramallah ou au Caire.

 

Alessandra d'Angelo