La santé mentale des jeunes en Belgique est en crise profonde, avec une forte augmentation des troubles anxieux et dépressifs, une hausse de la consommation d’antidépresseurs, et un besoin urgent de prévention et d’accompagnement adapté. Le 8 mai 2025, Partenamut relance sa campagne « Parles-en », avec une activation symbolique et immersive sur plusieurs sites étudiants, dont HEC Liège. Cette campagne vise à libérer la parole autour de la santé mentale, un sujet encore trop souvent tabou, en particulier chez les jeunes adultes.
220.000 adolescents concernés
En Belgique, les problèmes de santé mentale chez les jeunes connaissent une hausse alarmante. Selon les données récentes, 16,3% des jeunes âgés de 10 à 19 ans, soit plus de 220.000 adolescents, sont diagnostiqués avec un trouble mental. Cette situation s’accompagne d’une dégradation générale du bien-être psychologique, avec 63,1% des jeunes qui signalent une détérioration de leur santé mentale.
Parmi les troubles les plus fréquents, l’anxiété généralisée touche environ un adolescent sur quatre (25%), tandis que 40% présentent des symptômes dépressifs plus ou moins sévères. La consommation d’antidépresseurs chez les 12-18 ans a fortement augmenté, signe d’une « épidémie » selon les experts, avec une utilisation deux fois plus élevée chez les filles que chez les garçons. En 2023, 1,1% des adolescents belges prenaient des antidépresseurs, souvent en combinaison avec une psychothérapie, bien que seuls 3% aient recours à une aide psychologique.
Le suicide : la principale cause de décès à 15 ans
La pandémie de Covid-19 a accéléré cette crise, en aggravant le stress, l’isolement et les angoisses chez les jeunes. À cela s’ajoutent des facteurs géopolitiques anxiogènes, des violences diverses et une augmentation des addictions, y compris aux drogues dures et aux écrans. En 2023, 20% des Belges de 15 ans et plus souffraient d’anxiété et 18 % de symptômes dépressifs, contre respectivement 11,2 % et 9,4 % en 2018, avec les jeunes de 12 à 24 ans particulièrement touchés.
Enfin, un jeune sur dix à quinze ans est concerné par des pensées suicidaires, faisant du suicide une des principales causes de décès dans cette tranche d’âge. Face à cette situation, des mesures comme la convention de soins psychologiques en première ligne, avec un accès gratuit pour les moins de 24 ans depuis 2024, commencent à faciliter l’accès aux soins.
Un espace d’expression et d’écoute
À HEC Liège, l’événement phare est l’installation d’un lit géant, un espace symbolique et convivial où les étudiants sont invités à déposer des messages, dessins ou témoignages relatifs à leur vécu et à leur ressenti. Ce lit devient un lieu d’expression et d’écoute, favorisant le dialogue et la déstigmatisation des troubles psychiques. Autour de ce lit, des psychologues animent des activités gratuites accessibles à tous, notamment des séances d’art-thérapie sur la couette, conçues pour diminuer le stress et stimuler la créativité, ainsi que des jeux de cartes de discussion qui encouragent les échanges sur des thèmes liés à la santé mentale.
L’initiative s’inscrit dans un engagement fort de Partenamut pour la promotion du bien-être mental, en particulier chez les jeunes, en proposant des outils pratiques pour mieux gérer son équilibre psychique au quotidien. En plus de l’activation à HEC Liège, la campagne se déploie également à la gare de Mons et sur l’esplanade de Louvain-la-Neuve, où les participants peuvent contribuer à une fresque collaborative en laissant des messages, renforçant ainsi la dimension collective et solidaire de cette démarche.
Cette nouvelle édition de « Parles-en » souligne l’importance de parler ouvertement de ses difficultés mentales, de briser les tabous et d’offrir des espaces sécurisés pour que chacun puisse se sentir entendu et soutenu. En mettant en scène un lit géant, Partenamut invite à une pause, à un moment de repos et de partage, symbolisant la nécessité de prendre soin de soi et de son esprit, notamment dans un contexte étudiant souvent marqué par le stress et la pression.