Le 25 avril 2025, le Conseil des ministres belge a adopté un arrêté royal permettant à l’agence européenne Frontex d’opérer activement sur le territoire belge. Cette décision, portée par le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR), s’inscrit dans la droite ligne de l’accord de coalition Arizona et vise à renforcer le contrôle des frontières extérieures du pays, notamment à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, ainsi qu’à soutenir la gestion des expulsions de personnes en séjour irrégulier, y compris celles condamnées pour des infractions. Elle marque une inflexion nette vers des politiques migratoires plus restrictives, avec une priorité affichée à la sécurité intérieure et à la maîtrise des flux migratoires. Il s’agit notamment de s’assurer que les personnes ayant reçu un ordre de quitter le territoire soient effectivement renvoyées, mais aussi de lutter contre la migrations irrégulière.
L’arrêté royal précise que les interventions de Frontex devront se faire dans le respect du droit européen et des lois nationales. La base légale de cette collaboration avait été posée lors de la précédente législature, mais le nouvel arrêté permet désormais un déploiement effectif des agents Frontex sous des conditions clairement définies.
Selon le texte adopté, les membres de Frontex pourront être déployés dans divers points stratégiques comme les aéroports, les ports maritimes, la gare du Midi à Bruxelles, le tunnel Eurostar, etc. Leur rôle principal sera d’appuyer les contrôles aux frontières et de participer, sous l’autorité de la police fédérale belge, à l’escorte lors des retours forcés de ressortissants étrangers. Cette mesure vise à élargir le pool d’escortes disponibles pour la police fédérale et à accélérer les procédures de retour.
Le déploiement de Frontex s’accompagne de conditions strictes : les agents européens opéreront toujours sous la supervision d’un membre de la police fédérale belge et devront se conformer aux mêmes règles déontologiques et opérationnelles que les policiers belges.
Cette orientation s’inscrit dans une vision plus large de l’externalisation de la gestion migratoire, avec un accent sur le contrôle, la sélection des migrants « désirables » et la limitation des voies d’accès légales et sûres à la Belgique. L’accord Arizona prévoit également la négociation d’accords bilatéraux de réadmission, la conditionnalité de l’aide au développement à la coopération en matière de retours, et une réduction drastique des places d’accueil pour demandeurs d’asile.
Ce déploiement de Frontex en Belgique intervient alors que l’Union européenne prépare une réforme majeure de l’agence en 2026, visant à renforcer ses effectifs, ses moyens et son rôle dans la gestion des frontières, y compris dans les opérations de retour et la coopération avec des pays tiers.