C’est la surprise du chef ! Le gouvernement Arizona compte 11 hommes et seulement 4 femmes parmi ses ministres, sans aucune femme dans le kern, le conseil restreint de décision. L’opposition (DéFI, PS, Ecolo-Groen) critique une régression par rapport à la parité atteinte sous le précédent gouvernement d'Alexander De Croo et propose d’imposer la parité au gouvernement pour éviter d’être en mode « boys club ». Mais au-delà de la représentation, ce déséquilibre pourrait avoir un impact socio-économique sur toutes les femmes en Belgique.
Avec une faible représentation féminine, les priorités politiques risquent de refléter davantage les perspectives masculines. Certaines mesures prévues, comme la réintégration au travail des malades de longue durée (dont 60% sont des femmes), pourraient affecter disproportionnellement les femmes. Les femmes en Belgique sont surreprésentées parmi les populations précaires, avec des taux plus élevés de dépendance financière et d'emploi précaire par rapport aux hommes. Un manque de représentation féminine parmi nos décideur pourrait aussi freiner les initiatives visant à réduire ces inégalités structurelles. Enfin, l'absence de parité au sommet de l'État risque de perpétuer des stéréotypes de genre en envoyant un message négatif aux jeunes générations sur leur place dans la société.
A l’Europe aussi
Pour la première fois, la parité recule aussi au sein des institutions européennes. Après les élections de juin 2024, la proportion de femmes députées européennes a chuté à 38,75 %, marquant un recul historique au parlement européen. En ce qui concerne la commission européenne, Ursula von der Leyen avait demandé à chaque État membre de proposer deux candidats (un homme et une femme) pour composer un collège paritaire. Cependant, seuls 5 pays sur 27 ont nommé une femme parmi leurs candidats, entraînant une sous-représentation féminine au sein de l’exécutif européen, avec seulement 29% de femmes.
En Belgique, la loi interdit qu'un gouvernement soit composé uniquement d'hommes ou uniquement de femmes. Cette obligation découle de la révision de la Constitution en 2002, qui a introduit l'article 11bis garantissant l'égalité des sexes. Cependant, le texte précise que n’est exigé que la présence d'au moins une personne de chaque sexe dans les gouvernements fédéral, communautaire et régional. Cette règle minimale ne garantit donc pas la parité stricte. D’où, les propositions de l’opposition visant à un stricte équilibre.