Le 30 janvier, le Financial Times a rapporté que des fonctionnaires européens soutenus par l'Allemagne, la Hongrie et la Slovaquie font pression pour que l'UE propose à la Russie de revenir à l'importation de son gaz en échange d'un accord de paix en Ukraine. A l'idée que l'Europe reprenne l'importation de gaz russe afin de faciliter cette paix, les responsables polonais ont réagi négativement et déconseillent toute dépendance au gaz russe.
Le ministre polonais des affaires européennes du gouvernement Tusk, Adam Szłapka, a confirmé fin janvier que la Pologne souhaitait « des sanctions plus sévères contre le gaz russe pour inclure les ventes de GNL » et que la Pologne n'avait « aucune intention de revenir au gaz russe sous quelque forme que ce soit, et qu'elle ne conseillerait à personne d'autre de le faire ».
Au cours de son premier mandat de président des États-Unis (2016-2020), Donald Trump a fait activement pression pour que l'Europe achète du GNL américain comme alternative au gaz russe et a fait l'éloge de la Pologne pour ses projets visant à s'affranchir de la dépendance au gaz russe. La Pologne a cessé d'importer du gaz de Russie, après avoir construit le Baltic Pipe pour accéder aux approvisionnements en gaz norvégien et signé des contrats pour des livraisons importantes de GNL en provenance des États-Unis et du Qatar.
Les partisans de l'idée de reprendre les livraisons de gaz en provenance de Russie soutiennent que cela contribuerait à faire baisser les prix de l'énergie en Europe et encouragerait Moscou à négocier un cessez-le-feu qui inclurait la reprise du transit du gaz par l'Ukraine. Toutefois, les opposants à cette idée soulignent que la reprise des ventes de gaz augmenterait les revenus de Moscou et conduirait à un conflit potentiel avec les États-Unis, qui ont menacé l'UE de tarifs douaniers si elle n'achetait pas de gaz naturel à l'Amérique.
Toute reprise des livraisons russes marquerait un revirement de la politique de l'Union visant à se débarrasser des combustibles fossiles russes sur ses marchés d'ici 2027, adoptée en réaction à l'agression de la Russie en Ukraine. Le GNL russe n'est actuellement pas sanctionné en Europe et ses importations dans l'UE ont atteint des niveaux record l'année dernière.