Comme l’EVRAS en Belgique, le nouveau programme d’éducation à la sexualité divise en France. Le ministre délégué à la réussite scolaire, Alexandre Portier, évoque des lignes rouges, le jugeant en l’état inacceptable, alors qu’il doit être présenté à la mi-décembre au Conseil supérieur de l’éducation (CSE), instance consultative. La théorie du genre n’a pas sa place à l’école primaire !
Annoncé par l’ex-ministre de l’Éducation Pap Ndiaye et prévu initialement pour la rentrée 2024, ce projet de texte, dont la version actuelle n’est pas définitive, fait l’objet de concertations depuis le printemps. Sur CNEWS, Pascal Proud reprend des passages du texte en l’état actuel qui relève de la pornographie. « fellation, pipe, sucer, gland, testicules, anulingus, anus, zones érogènes », le Syndicat de la Famille a fait constater par huissier ces contenus controversés dans des manuels scolaires et des sites internet recommandés, dès 11 ans, par les ministères de l'Education, nationale, des familles et de la santé.
Pas de militantisme à l’école
« Je vous le dis à la fois comme élu, mais aussi comme beaucoup ici en tant que père de famille, ce programme, en l’état, n’est pas acceptable et il doit être revu », a affirmé M. Portier lors des questions au gouvernement au Sénat. Indiquant avoir « trois réserves importantes » sur la version actuelle du projet, le ministre délégué a assuré d’abord qu’il « s’engagerait personnellement pour que la théorie du genre ne trouve pas sa place dans nos écoles, parce qu’elle ne doit pas y avoir sa place ».
« Deuxièmement, le militantisme n’a pas non plus sa place dans nos écoles. Et je veux un encadrement très strict de tous les intervenants qui auront à porter ces sujets dans nos établissements », a-t-il poursuivi.« Troisièmement, je veux aussi une meilleure prise en compte du développement de nos élèves. Parce que toutes les notions qui doivent être évoquées dans ces matières doivent être en fonction du développement de nos élèves et être appropriées ».
Un programme idéologique
Dans une tribune publiée dans Le Figaro, 100 sénateurs emmenés par le président du groupe majoritaire à la Haute assemblée, Mathieu Darnaud, considèrent que le futur programme est « le fruit d’une coécriture avec des associations dont le zèle militant ne poursuit que le triomphe de leurs thèses » et fait la « part belle à l’idéologie woke », une idéologie d’extrême gauche menaçant la santé mentale et physique des écoliers.
Le Syndicat de la Famille, qui a lancé une pétition (plus de 24.500 signatures), reproche au nouveau programme de l’Éducation nationale de remettre en doute auprès des enfants leur identité sexuelle dès l’âge de 3 ans. L’association SOS Éducation a aussi lancé une pétition en ligne (plus de 79.000 signatures). Elle s’est, elle, adressée dans un courrier au Premier ministre « pour rappeler les principes qui doivent primer à l’école en matière d’instruction et de protection des enfants ».