Grâce présidentielle et sujet clos

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Il avait dit qu’il n’interviendrait pas dans le processus judiciaire. Et pourtant, avant de quitter la Maison Blanche, le Président démocrate sortant accorde la grâce présidentielle à son fils, Hunter, lui épargnant ainsi une éventuelle peine de prison pour détention illégale d'arme à feu et fraude fiscale. Cette décision intervient quelques semaines avant que Hunter Biden ne soit informé de sa peine par le tribunal. Il risquait entre 17 et 25 ans de réclusion.

Dans un communiqué publié dimanche soir, Joe Biden déclare : « Aujourd'hui, j'ai signé une grâce pour mon fils Hunter », affirmant que les poursuites engagées contre son fils étaient « motivées par des considérations politiques » et qu'il s'agissait d'une « erreur judiciaire ». Quel revirement ! Ses détracteurs auraient voulu viser le père : « aucune personne raisonnable qui examine les faits relatifs aux affaires de Hunter ne peut parvenir à une autre conclusion que Hunter a été pointé du doigt uniquement parce qu'il est mon fils ». Peut-être pas que ! Et le père dans tout cela ? Retour sur les faits.

Joe, le facilitateur

En décembre 2023, le fils de Joe Biden niait toute implication de son père dans ses affaires controversées. Et pourtant ! Vous vous souvenez de Tony Bobulinski ? Il s'agit de l'ancien associé de Hunter Biden qui a révélé des détails croustillants sur les affaires de la famille Biden en 2020, ouvrant ainsi la voie à une enquête fédérale.

Homme d'affaires doté d'une expérience internationale, M. Bobulinski a été recruté, en 2017, pour travailler avec Hunter Biden, Rob Walker et James Gilliar dans le cadre d’une business venture (partenariat commercial) avec CEFC, une société énergétique basée en Chine et liée au Parti communiste chinois. Hunter a ensuite écarté M. Bobulinski, mais pas avant que ce dernier ait vu comment fonctionnaient les affaires de la famille Biden.

Le 16 février 2024, il a témoigné devant The House Oversight and Judiciary committees. Il raconte au Congrès comment Joe & Co. ont vendu leur influence politique comme facilitateur pour faire du business. Plus de 20 millions de dollars provenant de sources étrangères ont été versés aux membres de la famille Biden et à leurs associés. Ces révélations concernent notamment deux chèques qui ont atterri sur le compte bancaire personnel de Joe Biden, l'un de 40.000 dollars, l'autre de 200.00 dollars. En paiement de sa notoriété ?

Une affaire de famille

Lors de son audition sous serment, Bobulinski a fourni des dizaines de courriels, des SMS et des documents commerciaux et financiers pour étayer ses affirmations :  « l’unique contribution de Hunter dans cette affaire était… son nom. Le fils mentionnait régulièrement son père, Joe Biden, durant les conversations téléphoniques ou lors des rencontres professionnelles ». Et de poursuivre :  « que les partenaires aient été chinois, russes, ukrainiens ou roumains, Joe Biden intervenait à chaque fois qu’on avait besoin de lui. C’était le garant d’un business rentable. Ces affaires ne se sont concrétisées que parce que Joe Biden occupait de hautes fonctions ».

Un déni organisé

Mais, la révélation la plus choquante du témoignage de Tony Bobulinski n'est pas que le président Joe Biden ait été complice du trafic d'influence à l'étranger de son fils Hunter. Bobulinski, a surtout dénoncé « un système complexe mis sur pied au plus haut niveau pour maintenir un déni plausible ».

Trois ans et demi après avoir volontairement raconté son histoire sous serment à un bureau local du FBI, Bobulinski affirme n'avoir été contacté ni par la CIA, ni par les forces de l'ordre locales, ni par le ministère de la justice. Plus grave encore, Bobulinski dit ne pas avoir été contacté par David Weiss, l'avocat spécialement désigné pour enquêter sur les activités criminelles potentielles de Hunter Biden et pour déterminer si elles impliquaient ou non le président.

La grâce pour sortie

Mais, certaines questions demeureront sans réponses. Cette grâce présidentielle vient mettre un terme à une longue saga judiciaire. Elle couvre également toutes les infractions fédérales potentielles que Hunter aurait pu commettre entre le 1er janvier 2014 et le 1er décembre 2024, période durant laquelle il était impliqué dans diverses affaires controversées, y compris son rôle douteux au sein du conseil d'administration de Burisma Holdings en Ukraine.

La décision, véritable retournement de situation, remet à tout le moins en cause la crédibilité politique du camp démocrate. Sur son réseau social, Truth Social, Donald Trump ne mâche pas ses mots : c’est de l’abus de pouvoir ! D’autant que papa n’a pas voulu protéger que son fils. Quelque part, il s’est également protégé lui et sa famille…

 

Alessandra d'Angelo