La baisse d’intérêt était déjà présente en 2023. Elle se colore de doutes en 2024. En Belgique, la confiance des francophones dans les médias est en déclin, avec seulement 35% d'entre eux déclarant croire les informations qu'ils reçoivent. Ce chiffre est nettement inférieur à celui des néerlandophones, qui s'élève à 51%. Cette tendance s'inscrit dans un contexte global de méfiance croissante envers les médias, observée dans de nombreux pays analysés par l'Institut Reuters dans son rapport annuel.
Une confiance en berne
Si la confiance moyenne des Belges dans les médias est de 44%, malgré la méfiance, ils restent de gros consommateurs d'informations, avec plus de 80% suivant l'actualité au moins une fois par jour. L’information se densifie, l’espace-écran évolue et l’on observe clairement que les habitudes diffèrent selon les générations. La télévision reste le principal support d'information, surtout chez les plus de 60 ans, tandis que l'internet est largement utilisé par les jeunes. Les services publics comme la RTBF et la VRT sont considérés comme les plus fiables. En ligne, RTL Info est le site le plus populaire parmi les francophones.
Grand changement dans la consommation : les réseaux sociaux comme Facebook voient une baisse de leur utilisation pour l'information, tandis que des plateformes comme TikTok et Instagram gagnent en popularité, ce qui pose aussi la question de la fiabilité des messages partagés et de leurs sources.
La désinformation, un défi
C’est en Finlande que le score de confiance est le plus élevé (69%) et en Grèce et en Hongrie où il est le plus bas (23%). Et pourtant, les journalistes et la presse sont les garants de la démocratie.
La majorité du public attend que « les informations soient exactes et justes, qu’elles évitent le sensationnalisme, que les rédactions dévoilent leurs intérêts et leurs biais y compris leur manque de diversité, qu’elles reconnaissent leurs erreurs et qu’elles ne se contentent pas de coups de poing lorsqu’elles enquêtent sur les riches et les puissants ». D’après les auteurs du rapport, « la population attend aussi des journalistes qu’ils posent des questions difficiles » au monde politique.
Un besoin de qualité
En 2023, une autre étude a révélé que l'audience des journaux et des chaînes de télévision a diminué, avec une baisse significative de 11% pour la télévision par rapport à l'année précédente. Moins d'un Belge sur deux suit l'actualité à la télévision, un chiffre qui était encore de 75% il y a sept ans. C’est dans ce contexte que Jacqueline Galant, ministre en Fédération Wallonie-Bruxelles, a exprimé son intention de réduire le nombre de chaînes de télévision locales.
cette restructuration pourrait permettre une meilleure allocation des ressources et une concentration sur la qualité plutôt que sur la quantité des chaînes locales. L'objectif est d'assurer que chaque province ait une chaîne capable de fournir un contenu pertinent et fiable tout en répondant aux attentes des citoyens en matière d'information.