Cette citation célèbre attribuée à Winston Churchill reflète une perspective intéressante sur la résilience du peuple américain : « les Américains feront toujours ce qu'il faut, mais seulement après avoir essayé tout le reste ». Les États-Unis ont souvent été caractérisés par un esprit pragmatique et une volonté d'essayer de nouvelles approches pour résoudre les problèmes. L’élection de Donald Trump entre assurément dans cette perspective. Elle marque la fin d’une époque et démontre que les Etats-Unis n’ont pas épuisé leur capacité de renouvellement.
L’administration Trump sera certes un vaisseau imparfait, mais la décomposition de la société américaine en groupes tribaux portés par des revendications identitaires qui s’opposent a exaspéré une majorité des électeurs. Le wokisme n’exerce plus qu’un attrait limité en dehors des salons des facultés de science sociales. Trump a su capitaliser sur ce sentiment en promettant une rupture nette avec l'administration précédente.
Le sentiment général, en particulier parmi les nouveaux électeurs, est que les choses doivent changer. Le mandat est donné au 47ème président des Etats-Unis. Il a les coudées franches. Bémol : Donald Trump tiendra-t-il ses promesses de campagne ? Son précédent mandat a montré son côté versatile, modifiant ses positions sur des sujets qu’il disait défendre. Appliquera-t-il tout son programme et rien que son programme ? Avec quelles conséquences encore difficiles à cerner pour l’Europe ? Plusieurs points méritent une attention particulière :
- La politique étrangère américaine risque de devenir plus unilatérale et transactionnelle, au détriment du multilatéralisme ;
- Le soutien à l'Ukraine pourrait être remis en question, avec un impact majeur sur le conflit en cours ;
- Les relations commerciales pourraient se tendre, notamment si Trump met en place les hausses de droits de douane annoncées ;
- La lutte contre le changement climatique risque d'être freinée par un probable retrait américain de l'accord de Paris.
L'Europe devra donc s'adapter à cette nouvelle donne et potentiellement renforcer son autonomie stratégique face à un partenaire américain plus fermé et souverainiste. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer la direction que prendra concrètement l'administration Trump et ses répercussions sur les relations transatlantiques.