Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, est décapité à l’arme blanche, peu après être sorti de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Presque trois ans jour pour jour après son assassinat, le terrorisme islamiste frappe à nouveau au cœur de la France. Une attaque a été odieusement perpétrée ce vendredi matin au lycée Gambetta d’Arras. Un assaillant armé d’un couteau a fait irruption vers 11 heures dans l’établissement, en criant « Allah Akbar ». L’homme a poignardé à mort un enseignant et fait deux blessés graves. L'avocat de Charlie Hebdo, maître Richard Malka, réagit sur France Inter. Nous avons aussi recueilli, en Belgique, le sentiment de Thierry Belin, secrétaire national du SNPS, syndicat politiquement neutre de la police. Tous deux appellent à rompre avec une certaine forme de naïveté politique complice. Ils s’inquiètent aussi d’une importation du conflit israélo-palestinien.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent un jeune homme, pantalon noir et veste grise, se battre avec plusieurs adultes dans la cour de l’établissement, arme à la main, avant d’y pénétrer. L’auteur présumé des faits, Mohammed Mogouchkov, est un ancien élève du lycée. Agé de 20, il est d’origine tchétchène, tout comme l’était l’assaillant de Samuel Paty. Fiché S, il faisait l’objet d’une surveillance active de la part de la DGSI, les services de renseignement français. Son frère de 17 ans, qui n’était pas sur place, aurait, quant à lui, fait 18 mois de prison pour avoir relayé des propos de Daech. Ils ont été interpellés par les forces de l’ordre et privés de liberté. Selon Ouest-France, en 2014, leur famille aurait dû être expulsée du territoire. Les associations de défense des sans-papiers ont, à l’époque, fait pression sur la préfecture pour annuler cette décision. Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l’affaire et a ouvert une enquête pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes ».
L’islam politique est l’ennemi
Sur France Inter, maitre Richard Malka réagit vertement : « Il y a une connexion chronologique avec Samuel Paty, puisque l’anniversaire c’est lundi. Il y a peut-être aussi une connexion avec l’appel du chef du Hamas qui a appelé à une journée du djihad mondial aujourd’hui (…) Je n’ai plus ces mots d’indignation, je n’ai plus de larmes, un moment donné, il y a une autre réaction à avoir (…) Il faut nommer les choses, il faut dire les choses, cela ne suffit plus d’être dans l’émotion, il faut être dans l’analyse. Or, l’analyse, on l’a sous les yeux. Il y a une entreprise de destruction des juifs (…), des catholiques, des athées et des musulmans qui ne sont pas assez musulmans. Cette entreprise de destruction a un socle idéologique (…) Si on ne réagit pas à cela, on n’aura plus de refuge nulle part, on ne sera plus bien nulle part (…) L’islam radical, l’islam politique est l’ennemi (…) »
Ils ne veulent pas la paix !
Pour Thierry Belin, le constat est tout aussi amer. « En France comme en Belgique, on a plus le contrôle de la sécurité publique pour une simple et bonne raison : ces individus ne veulent pas la paix. On a tout essayé. Force est de constater que cela ne marche pas ! Et pour bien faire mal à notre démocratie, ils touchent à nos symboles, à tout ce qui représente l’autorité. Une policière tuée dans commissariat de police, des enseignants décapités dans des écoles, un prêtre égorgé au couteau dans son église, ce sont des faits, rien que des faits ! Il faut arrêter cette complaisance hypocrite entretenue, par pur communautarisme, par une partie de la classe politique. Et c’est pour ces mêmes raisons bassement électoralistes que l’on bafoue notre laïcité à tous les étages. Les frères musulmans l’ont bien compris. Insidieusement, ils s’infiltrent dans les sphères du pouvoir. Et on laisse cruellement faire. Or, il n’y a pas de demi-mesure à avoir face à des gens fanatisés qui n’ont aucune morale ! ».