En février 2006, après 24 jours de séquestration et de tortures infligées dans une cité de Bagneux, Ilan Halimi est découvert, agonisant à Sainte-Geneviève-des-Bois, en Essonne. Il décédera, pendant son transport à l'hôpital, victime de la barbarie et de l'antisémitisme. Il n’avait que 23 ans. C’était il y a 17 ans. Son nom est aujourd’hui synonyme de lutte contre le racisme. Mis en place au niveau national en 2019 par la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH), pour la cinquième année consécutive, un prix Ilan Halimi est remis à des projets collectifs réalisé par des jeunes de moins de 25 ans sur l’ensemble du territoire français. Cette année, 4 projets ont été mis à l’honneur. Le Grand Prix a été attribué au projet « Dans leurs yeux », du Centre Scolaire du quartier mineur du centre pénitentiaire de Liancourt.
Il aurait été âgé de 40 ans aujourd’hui. Ilan Halimi est enlevé le 20 janvier 2006, un soir de shabbat. Dès le lendemain, sa petite amie reçoit par mail une demande de rançon de 450.000 euros. En pièce jointe de l’envoi, une photographie d’Ilan, le visage scotché, un pistolet sur la tempe. Le « gang des Barbares », qui pensait pouvoir extorquer de l’argent à sa famille, torturera nuit et jour le jeune homme pendant trois semaines, alors que les hommes de la Brigade Criminelle tentent vainement de mettre la main sur ses ravisseurs. Ilan Halimi sera retrouvé le 13 février 2006, entre la vie et la mort, le long d’une voie ferrée. Mais, son corps est en partie brûlé. Ilan Halimi succombera de ses nombreuses blessures.
Des barbares antisémites
Ce que la presse appellera « le gang des barbares » est rapidement démantelé : 27 hommes et femmes, de 17 à 32 ans, seront accusées d'avoir participé d'une manière ou d'une autre au destin tragique d'Ilan Halimi. Le cerveau du gang, c’est Youssouf Fofana, un caïd de banlieue. Il avouera lors de son procès que c’est lui qui avait imaginé à kidnapper un jeune juif, parce que, dira-t-il, « les juifs ont de l’argent et qu’ils sont solidaires ». Il recrutera des appâts, des geôliers et échafaudera son entreprise criminelle.
Dès la découverte du corps, la famille d’Ilan et la communauté juive dénoncent le caractère antisémite du crime. Dans les journaux, les milieux politiques, l’affaire prend une dimension nationale, qu’elle gardera tout au long du procès. Au terme de la première instance, le garde des sceaux demande même publiquement que le Parquet fasse appel d’un verdict que la famille Halimi juge trop clément.
En 2009 et 2010, des verdicts allant jusqu’à la réclusion à perpétuité seront prononcés. Si Youssouf Fofana est condamné à la peine maximale, la perpétuité assortie de 22 ans de sûreté, ses complices écopent de 5 à 15 ans.
Depuis 2019, le prix Ilan Halimi récompense en France des jeunes qui œuvrent contre les préjugés et les stéréotypes racistes et antisémites.