C’est un fait, l’accès à la propriété devient de plus en plus difficile pour les jeunes générations, les couples à faibles revenus et les célibataires. Ils sont les plus concernés. Ces derniers étaient 1,6 millions en 2015 et d’ici à 2060, la moitié des ménages belges seront composés d'une seule personne, soit 13 millions de personnes à cet horizon, selon les chiffres du Bureau du Plan. La location « écureuil », combine sécurité, flexibilité et accessibilité. Explications.

Taux de réussite moyen à l’achat direct : 30 %

Dans ce contexte, quelles chances a-t-on encore aujourd’hui de pouvoir acheter son propre bien? Si l’on part du principe que vous empruntez à un taux de base de 2,96 %, que vous remboursez sur 25 ans, que vous payez 35 % du prix total avec de fonds propres et que vous ne remboursez pas plus de 33 % de votre revenu mensuel net, avec les salaires moyens actuels, il apparaît que l’achat n’est plus accessible qu’à 30 % de personnes à peine. Ceci en considérant qu’à peine 30% de la population gagne au moins 2.200 euros par mois et 10% seulement plus de 2.900 euros par mois. Une durée d’emprunt plus longue peut certes réduire votre charge mensuelle, mais les banques n’aiment pas beaucoup étendre les délais à l’infini.

Comment avoir encore son propre bien ?

Pour faciliter l’accès à la propriété, en Belgique, une nouvelle formule rencontre son petit succès sur le marché immobilier : la « location-écureuil » ou « contrat de location-accession à la propriété ». Ce dispositif repose sur un double contrat : une promesse de vente avec option d’achat, qui fixe le prix du bien (indexé annuellement selon l’indice immobilier), et un contrat de location classique.

Si vous trouvez un accord avec un bailleur qui n’est pas pressé de vendre, ce « crédit-bail » est une formule intéressante puisque vous louez en vue d’acheter. Ainsi, chaque mois, une partie du montant du loyer est utilisée comme remboursement de votre futur achat et une fois le dernier versement effectué, vous êtes propriétaire du bien. Vous pouvez également opter pour une location-accession partielle. Dans ce cas, vous louez jusqu’à ce que vous ayez assez d’argent pour payer le solde du bien à l’aide d’un crédit hypothécaire. Le loyer que vous avez versé tous les mois sert alors d’apport et est déduit du prix d’achat.

Les avantages de la « location-accession »

Plusieurs avantages sont liés à cette formule pour les candidats acquéreurs :

  • Vous investissez intelligemment votre loyer puisque vous récupérez cet argent en achetant le logement ;
  • Vous pouvez « tester » votre logement avant de vous décider définitivement ;
  • Vous pouvez acheter une maison qui aurait été normalement plus chère que votre plafond financier ;
  • La formule vous permet de tempérer si vous n’avez pas encore assez économisé pour payer vos frais de notaire et/ou contracter un crédit hypothécaire.

Avantage non négligeable : les logements proposés dans ce cadre sont neufs et respectent les dernières normes énergétiques, incluant souvent des équipements performants comme des panneaux solaires et des pompes à chaleur.

S’engager en connaissance de cause

Attention toutefois : durant la période locative, la législation en matière de location reste d’application. Cela veut dire que vous devez établir un état des lieux d’entrée, que le loyer sera indexé, que vous avez l’obligation d’entretenir les lieux en bon père de famille et que vous devez vous couvrir, comme un locataire classique, contre les dommages éventuels que subirait le bien. En revanche, durant la location, prenez soin de faire attention aux vices cachés et estimez les travaux de rénovation éventuels.

Enfin, faites évaluer le bien. Celui-ci doit constituer un investissement intéressant lorsque l’opération se réalisera, sans quoi la location-accession n’aurait pas de sens.

 

 

Alessandra d'Angelo